France – Un homme politique du Rassemblement National partage une vidéo d’hommes armés et masqués pour discréditer le mouvement Black Lives Matter et les musulmans

Cet article fait partie du bilan de surveillance médias du mois de juin, un aperçu mensuel des résultats les plus marquants de notre activité traditionnelle de surveillance des médias traditionnels et récents en Belgique, France, Allemagne, Grèce, Hongrie et au Royaume-Uni.

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Date de publication : 15 Juin 2020 

Auteur : Jean Messiha, membre actif du Rassemblement national

Origine de la publication : Twitter 

Lien : https://bit.ly/3i7lGY6  

Description du contenu islamophobe : A la mi-juin, alors que se développaient les manifestations antiracistes impulsées par l’assassinat de George Floyd aux Etats-Unis, l’homme politique Jean Messiha a tweeté : « Défilé paramilitaire de petits fascistes islamo-radicalisés à #Dijon. Armes de guerre et de poings à profusion. Voilà en quoi les gaucho-progressistes ont transformé la France : un terrain vague livré à des Huns. Vous avez dit #ViolencesPolicières ? #StopAuxRacailles ».

Avec ce texte, Messiha a partagé une vidéo, issue de la plateforme Snapchat, montrant une douzaine de jeunes hommes cagoulés, en ville, qui jurent et exhibent leurs armes. Dans la vidéo, on peut entendre certains d’entre eux crier que la police « ne peut plus faire face », parce qu’elle est plus faible qu’eux. D’autres disent qu’ils sont « les musulmans ».

Mythe débunké : Jean Messiha est un politique d’extrême-droite connu pour ses provocations contre les musulmans et les personnes issues de l’immigration.

Avec ce tweet, il tente à la fois de discréditer les manifestations antiracistes et la population musulmane en France en les associant à des groupes criminels menaçants. Il y a peu d’informations connues sur les personnes filmées dans la vidéo. Pourtant, M. Messiha a pour habitude de dépeindre les musulmans comme un problème et une menace pour le pays. Il a aussi coutume d’utiliser les stéréotypes antimusulmans pour décrire les musulmans comme violents.

Le commentaire de Jean Messiha participe du discours visant à attaquer les manifestants au lieu de comprendre l’injustice du système.

Alors qu’en France, près de 1500 plaintes ont été déposées contre la police au cours de l’année passée, Messiha minimise les violences policières en faisant basculer la faute sur ceux qu’il appelle “les racailles” – une expression porteuse d’une forte connotation raciale et employée récemment par Donald Trump pour faire référence aux protestataires du mouvement BlackLivesMatter.

Pour en savoir plus :

Why extreme actions shouldn’t delegitimize a protest

Why Are The Protesters Being Framed As The Problem? White Supremacy

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